A l'est, du nouveau ? - commentairesA l'est, du nouveau ?2021-02-20T11:59:32Zhttps://merlanfrit.net/A-l-est-du-nouveau#comment67092021-02-20T11:59:32Z<p>L'écriture permet en effet de passer outre les bugs...
<br />Les moments de grâce liés à la narration ne manquent pas.</p>A l'est, du nouveau ?2021-02-20T09:48:37Zhttps://merlanfrit.net/A-l-est-du-nouveau#comment67082021-02-20T09:48:37Z<p>J'ai d'abord cru que ce jeu était un foutage de gueule : un échec à peu près complet en fait. <br />Puis j'ai lu vos articles et je me suis aperçu que, puisque j'avais joué comme un con, le jeu ne m'avait jamais offert que sa bête part ! <br />Alors j'ai recommencé, mais cette fois-ci en jouant intelligemment : j'ai mis de côté ce qui n'allait pas, ou plutôt j'ai pris ce qui n'allait pas, ou considérais comme tel, pour partie intégrante du jeu : je me suis alors aperçu que j'étais passé à côté de l'essentiel, sans doute aveuglé par des années d'attentes AAA : car le jeu est finalement un éloge de l'imperfection et c'est au final dans ses zones d'ombres qu'il est le plus lumineux. De ce point de vue, le fond et la forme s'accordent harmonieusement et Cyberpunk 2077, loin d'être comme tous ces jeux qui cherchent à exprimer une pseudo perfection aussi mal définie dans son contenu qu'impossible à atteindre, exprime le CRPG dans ce qu'il peut avoir de plus mûr et d'original. <br />Merci à vous d'avoir corrigé ma représentation du jeu ! <br />Et merci à Martin pour ses éclairantes prophéties !</p>A l'est, du nouveau ?2021-02-17T13:28:44Zhttps://merlanfrit.net/A-l-est-du-nouveau#comment67072021-02-17T13:28:44Z<p>Tout d'abord merci encore pour ce deuxième écrit mesuré, loin du bruit et de la fureur suscités par la sortie de ce titre. C'est toujours un immense plaisir que de lire Merlanfrit et cette cadence de publication plus soutenue ces derniers temps est tout à fait bienvenue. Vous avez encore un lectorat fidèle et enthousiaste, je tenais à le préciser !</p> <p>Pour ce qui est de Cyberpunk, vous touchez du doigt ce qui fait la particularité et tout l'intérêt de cette oeuvre. Vous évoquez l'importance des ingrédients clés d'un RPG et effectivement le jeu semble correspondre à tous ces critères. Loin de toute analyse fine ou d'une attention trop poussée sur ses défauts et/ou ses qualités, je trouve que ce CP77 dispose d'une personnalité, d'un caractère voire d'un charisme - faute de mots plus appropriés - que l'on retrouve désormais bien peu dans la production AAA occidentale. Cette personnalité se dégage de multiples piliers du jeu, que ce soit son univers, sa mise en scène, sa bande-son furieuse, et, comme vous le dites, ses personnages. A ce titre, et pour rebondir sur votre critique, leur érotisation (ou plutôt leur désirabilité, qui ne tombe pas dans le vulgaire) participe à mon sens de la réussite de leur caractérisation. Vous pointez très justement le doute quant à la raison profonde de l'attachement que l'on peut éprouver par rapport au casting (attirance purement physique ou non), mais c'est un doute profondément humain et une question non résolue qui irrigue nos relations dans la vie de tous les jours, et qui ont effectivement été abandonnés par la production occidentale ces dernières années au profit d'un lissage, ou plutôt d'une désexualisation presque totale des avatars face aux accusations de <i>male gaze</i> (en partie à raison, mais ici j'estime que nous restons dans le désir ambigu plutôt qu'en une nudité ou un appel aux bas instincts trop frontal, comme on pouvait le retrouver dans les premiers The Witcher).</p> <p>Enfin, je souhaiterais revenir sur le sujet des thématiques abordées (ou plutôt non abordées) qui comme vous le notez suscitent de nombreuses critiques. Je ne pense pas qu'une oeuvre de fiction, quelle qu'elle soit, devrait être assignée à traiter de problématiques particulières et imposées en raison de son genre ou de son univers. Oui, Cyberpunk se désintéresse de certaines des plus grandes inquiétudes technologiques ou sociétales contemporaines (ou ne les traite qu'à distance) mais c'est aussi pour s'inscrire plus avant dans la filiation du cyberpunk littéraire des origines, qui tout compte fait n'avait jamais forcément franchi les frontières du media papier, et ce afin de proposer, peut être plus qu'un hommage appuyé, une relecture moderne de ces histoires qui traitaient avant tout de l'oppression pernicieuse d'une société qui étendait inexorablement ses tentacules jusque dans les corps et la physicalité des individus (et à ce titre le <i>body awareness</i> du jeu est tout à fait remarquable) - ce qui en fait peut être la distinction la plus prégnante avec le traitement actuel du genre, qui se concentre plutôt sur le contrôle des esprits et les usages malfaisants de la donnée, d'où les critiques récurrentes sur le fait que ce ne soit pas l'un des points principaux traités par CDProjekt. Individus malmenés qui, en s'unissant et en retissant des liens humains, pouvaient peut être ne plus sauver le monde mais tout du moins se sauver eux même.</p> <p>Bref, nous avons affaire à une aventure pétrie de contradiction mais sans doute plus riche en interprétations que l'on ne saurait le croire au premier abord. Et je pense d'ailleurs qu'elle s'offrira à plusieurs relectures aux yeux des joueurs/euses dans quelques mois/années, une fois que la surface tapageuse du titre et ses limites évidentes auront été digérées et acceptées. Merlanfrit nous offre déjà quelques pistes, et je vous en remercie encore.</p>A l'est, du nouveau ?2021-02-17T12:33:27Zhttps://merlanfrit.net/A-l-est-du-nouveau#comment67062021-02-17T12:33:27Z<p>Le CRPG n'est pas mort à l'instar de beaucoup de genre devenus niche il est devenu quelque chose que le joueur type contemporain à de la peine a appréhender, trop habitué à la satisfaction instantanée, volontiers papillonneur, trop préoccupé ou flemmard, il se goinfre de ce qui excite sa nostalgie avant de passer à autre chose. Par là je n'accuse personne, il s'agit plutôt d'un triste état des lieux des conditions matérielles de la vie dans nôtre société où tout est fais pour que l'on passe à autre chose, tant nôtre attention est sans cesse inondée de requêtes, un peu comme les coups de fils de Cyberpunk.</p> <p>Il faudrait peut-être interroger le thème de l'heroic fantasy qui en temps de déprime ne nous offre qu'un échappatoire, parfois un peu réactionnaire, là où la SF permet d'explorer ces futurs dont on nous prive. Hélas Cyberpunk restera un de ces futurs, ancré dans sa décennie, il est fait pour le joueur contemporain bourré de cet imaginaire en néon imbibé de vapourwave et de nostalgie, on y papillonne un moment, puis on passe à autre chose.</p> <p>Cela dit, merci de ne justement pas passer à autre chose et de creuser le sujet, mais par pitié arrêtez avec ce ton condescendent et ses jugements d'autorité vis à vis des niches, souvent dernier bastion de résistance d'une certaine vision du jeu vidéo dans le cadre d'une industrie qui standardise trop et pernicieusement habitue le joueur à ne plus sortir de ses zones de confort. Car oui il y aura toujours des francs tireurs pour faire l'éloge du "mauvais goût" face à l'hégémonie des bonnes notes et des avis de presse trop subjectifs.</p>