Cette semaine a été une semaine de merde. Je vais ventiler un peu par ici, je suis désolé par avance.
Cela faisait plusieurs mois que ma copine et moi voulions un chat. Comme nous avons un appartement et que l'accès sur la route est direct (avec un gros boulevard), cela voulait dire chat d’intérieur. J'ai déjà eu des chats qui ne vivaient pas bien en appartement et n'aspiraient qu'à aller dehors, ce n'est pas le fire.
Je décide d'assurer le coup et de prendre un chartreux. Donc un chat d'élevage, avec un bon caractère, réputé pour supporter la vie en appartement, sociable, et qui peut vivre seul en journée. ça tombe bien, pour mes trente ans, j'ai reçu une cagnotte, je la complète un peu, et je trouve une portée qui est née le même jour que moi, dans le village natal de ma grand mère. On visite, et coup de coeur pour la petite chatte que l'on baptise Ninja.
Trois mois plus tard (fin janvier) , Ninja arrive à la maison, et tout se passe super bien. Elle est joueuse, elle nous suit partout (elle nous attend au pied de la douche), elle se laisse porter comme un gros nounours, elle ronronne comme une turbine.
Il y a un mois, elle a commencé à faire de la fièvre. Nous sommes allés chez le véto qui lui a prescrit des antibiotiques et des anti inflammatoires. Elle est tout de suite allée mieux, mais deux semaine plus tard, rebelote. Le véto lui prescrit des antibiotiques un peu plus fort, et elle se remet à manger. Le week end dernier on voit qu'elle commence à avoir des gros troubles de l'équilibre. Troisième rendez vous chez le véto, c'est une remplaçante et la séance est catastrophique. Nous sommes aux pays bas, mais mon néerlandais n'est pas assez bon pour avoir une conversation sur la santé d'un chat. Son anglais n'est pas ouf, mais elle nous n'explique rien, nous explique qu'il y a vingt possibles causes pour les troubles de l'équilibre, mais quqnd on lui demande de détailler, elle ne nous parle que de la PIF, un virus fatal à 100%.
Elle nous propose les différents diagnostiques possibles (prise de sang, radio, etc..), mais ne nous explique rien sur ce que ces diagnostiques peuvent détecter. On se décide pour la prise de sang, mais Ninja ne se laisse pas faire, la veine est trop petite, et la véto n'arrive pas à la prendre parce que ninja bouge trop. Elle nous propose de revenir le lendemain après midi quand il y aura un aide soignant en plus.
Comme c'est un autre vétérinaire qui sera là (nous ne voulons plus entendre parler d'elle), on est d'accord. La prise de sang est douloureuse, Ninja ne se laisse pas faire. Le premier essai à la jugulaire est foiré, le deuxième à la patte aussi car la veine est beaucoup trop petite. Au final, Ninja est anesthésiée. Elle vomit tout ce qu'elle a mangé à midi (pour une fois qu'elle avait de l'appétit), et mets la soirée à s'en remettre. Elle est tondue à trois endroits, ce qui lui donne un look punk. Son équilibre ne s'améliore pas, elle commence à déféquer en dehors de sa boite, chose qu'elle fait pour la première fois de sa vie.
Les résultats sont tombés hier, il s'agit vraisemblablement d'une PIF. Ninja a au mieux quelque semaines à vivre. Elle mange encore, a de l’intérêt pour les jouets (si ils sont à moins d'un mètre d'elle) et elle dort de temps en temps avec nous mais on voit son état s'empirer. On ne peut rien y faire.
Cette maladie provient d'une mutation d'un virus bénin qui se transmet de chat en chat via les selles. Ninja n'a jamais été en contact avec d'autre chats, sauf via la chatterie. Ce virus est assez commun, il est assez dur d'avoir un élevage totalement sur. Mais nous avons le sentiment de n'avoir rien fait de mal et d'avoir obtenu dès le début un chat contaminé. Il y a bien vice rédhibitoire en terme de vente pour cause de PIF mais le délai est de 21 jours. Je suis en contact avec l'éleveur, c'est dur de demander une compensation. Légalement on n'a le droit à rien, peut être qu'il va faire un geste, on verra. Et cela ne nous rendra pas Ninja dans tous les cas.
C'est la première fois que je vis le départ très prématuré (et assez lent) de quelqu'un de proche. Des membres de ma famille sont bien partis et nous avons eu des chat qui sont morts de leur belle mort à 15 ans. C'était dur, mais comme j'avais le sentiment qu'ils avaient fait leur vie, j'ai toujours accepté leur mort de bonne grâce. On va tous mourir un jour. Celle là, je ne la vis pas bien du tout. Rester à la maison est un crève coeur, impossible de se concentrer au travail, et cela va durer encore quelques jours/semaines. Je ne peux pas me résoudre à l'euthanasie tant qu'elle va manger de bon coeur et qu'elle ronronne encore. C'est juste impossible. Je ne sais pas si on sera capable de reprendre un chaton après cette expèrience.
Les personnes qui ont un proche relativement jeune avec une maladie sans aucun espoir de rémission, je ne sais pas comment ils font, vu comment ce chaton me met dans tous mes états.
