par Poisan » 29 Fév 2020, 01:17
Oui, ça me met le moral en l'air. C'est un cauchemar. Je suis un inconditionnel des Cahiers, et je trouve en plus qu'ils étaient dans une période politique extraordinaire. On vit vraiment de sombres temps. Mais je m'y attendais. En tout cas, je ne donne pas cher de la nouvelle formule "En marche" des Cahiers, je ne vois pas trop qui achètera ça.
Le mieux, c'est de continuer à propager la bonne parole, par exemple Delorme dans Libération hier :
"Nous faisons aussi ce geste pour défendre l’idée de la critique. Sinon, on se retrouve avec de la soupe. Nous ne sommes pas là pour passer les plats. Je crois que les gens veulent pouvoir lire des avis intègres, de la part de critiques qui écrivent en conscience et depuis quelque part. Quand on écrit depuis les Cahiers du cinéma, on écrit depuis quelque part : on remet les œuvres dans une perspective historique, on n’avale pas l’actualité des films, on n’est pas dans la promotion. Nous avons tous besoin de dialoguer, même imaginairement, avec des critiques. Je crois qu’il y a toujours une place pour la critique. Et nous allons continuer, dans le cinéma ou ailleurs. Même s’il y a moins d’espaces, il faut les occuper. L’absence de critique met en danger l’art que l’on critique."
Personnellement, ça fait un moment que j'en ai ma claque du jeu vidéo et que j'ai besoin de revenir à mes premiers amours. Là, je suis en train de terminer un bouquin JV, mais je sens que la priorité après, ce sera plutôt d'essayer de perpétuer une cinéphilie en laquelle je crois, via la critique ou que sais-je. Parce qu'elle risque fort de disparaître. J'anime déjà un ciné-club scolaire ici, et c'est un vrai bonheur d'initier des générations d'élèves à l'expérience de la projection, à l'éclectisme, à la mise en perspective de l'histoire du cinéma. J'aimerais bien développer ça, et me remettre à écrire abondamment sur le sujet. On verra.