Poppy a écrit:Je ne suis pas tout à fait d'accord pour Limbo.
Je l'ai refait et le second run m'a donné une bien meilleure impression ; je crois que j'avais plus envie de blue sky la première fois et Limbo est sans doute le plus mauvais des clients pour ça...
Il y a une excellente intégration des puzzles dans l'univers (pas uniquement dans les décors), et en particulier dans la pénombre qui leur donne un aspect encore plus monstrueux. L'univers sert le ressenti ; il fait que Limbo est sans doute le jeu le plus déprimant auquel j'ai joué (super !

). Toujours pour le ressenti, les représentations des morts du personnage qui font froid dans le dos comme dans aucun autre jeu, sans trop en faire et grâce à l'utilisation d'un moteur physique discret mais diablement efficace.
Je pense que pour apprécier Limbo il faut juste bien savoir à quoi s'attendre et avoir super envie d'y jouer.
Franchement,
Limbo, j'adore, en déplaise à Vinz

, ce qui ne m'empêche pas d'être au courant de
certains problèmes autour du jeu.
Je suis d'accord avec Poppy. Il y a beaucoup de choses qui se dévoilent dans l'ombre. La partie dans la forêt est d'ailleurs tout à fait évocatrice et j'ai trouvé ça fascinant. La deuxième partie est beaucoup plus axée sur les énigmes, avec des idées géniales (le monde qui tourne sur lui-même, avec même un jeu d'ombre comme le souligne Poppy).
Après, je dois avouer que mis à part un passage bien dégueu et assez insoutenable (je spoile pas), c'est un jeu dans lequel je me sens bien. Je le ressens plus comme un jeu fascinant, étrange, fantastique que cafardeux ou déprimant. En plus, j'aime beaucoup le "flow" du jeu. On progresse en continu et on se rend pas toujours compte des changements de décor.
Là où je me porte en faux contre Vinz, quand il dit "mis à part son univers, il y a rien". Je pense que le jeu est une vraie leçon dans le genre. Certes, Limbo n'invente pas l'eau chaude, mais c'est un travail de maître. Par exemple, on peut dire le jeu traverse différentes thématiques dans les énigmes. Au début, on a toujours une énigme avec un seul élément nouveau, puis encore un seul nouveau, ainsi de suite. Jusqu'à ce qu'une énigme demande au joueur d'utiliser tout ce qu'il a appris dans une énigme qui va lui demander plusieurs de ses compétences. Implacable.
En plus, la mort n'est jamais frustrante et punitive, et ne peut-être perçue comme une sanction. Au contraire, c'est en mourant, parfois plusieurs fois de suite que les idées pour résoudre les énigmes se font jour, en éprouvant les mécanismes où les pièges tendus (élément rendu possible par les très fréquents Checkpoints). Limbo confirme l'adage selon lequel il "faut être pris pour être appris". Limbo est un jeu où il est conseillé de mourir. Après tout,
c'est un parcours initiatique.
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Mis à part cela, je joue à
Machinarium.

Là aussi, il s'agit d'énigmes à résoudre! C'est un de mes seuls jeu PC et j'en suis franchement ravi. Sur ses apparats, c'est à dire l'aspect visuel et sonore, Machinarium est craquant. Entièrement dessiné à la main, l'univers,
qui sait distiller par touche ses références présente un fatras d'acier, de fil. Ce côté surabondant, très détaillé d'un univers usé ais vivant le rend tout à fait attachant. Qui plus est la musique est tout à propos. Électronique, elle est aussi et surtout mécanique et sert de reflet à l'univers graphique proposé. En effet, les rythmes sont empruntés judicieusement au Jazz (dans sa définition la plus large). Ainsi, les rythmes sont syncopés, télescopés les uns aux autres pour donner cette impression d'univers hoquetant, boitant, vieux et prêt à tomber en panne. C'est l'une des plus belles BO de jeu vidéo ou au moins l'une des plus à propos.
Les énigmes sont clairement plus complexes que Limbo car elles aussi, sont totalement tordues! Le petit défaut est sans doute qu'il est nécessaire de prendre un certain temps avant de comprendre ce qu'il faut faire, ce qui m'est parfois désagréable. Ce à quoi s'ajoute un certains temps pour résoudre l'énigme. On passe donc pas mal de temps dans l'incertitude. Heureusement, le jeu ne se veut pas restrictif et apporte beaucoup d'indices et même la solution du tableau via un mini-jeu à résoudre. Aussi, là où j'en suis, les énigmes se décomposent sur plusieurs tableaux et c'est toujours surprenant de voir l'habile enchâssement de petites énigmes
a priori distinctes servir en réalité le même objectif (effet énigme à tiroirs). Le but pour le joueur est bien entendu de parvenir à les mettre en relation. Un jeu très ingénieux.