bleubleubleu a écrit:Sachka a écrit:Je viens de lire son interview sur le blog du Monde, c'est d'une prétention incroyable. Je commence à être vraiment saoulée des gens qui déclarent que le jeu vidéo n'a rien inventé en termes d'émotion, et que Ico et Passage sont l'alpha et l'oméga en la matière. Si les gens qui prétendent créer des jeux pouvaient JOUER de temps en temps, ça serait cool.
L'interview en question.
J'aimerais assez que tu développes ton point de vue. Un type capable d'élargir son spectre de Shadow of the Beast à Passage doit tout de même avoir un peu joué non?
Et pour le coup, il ne me paraît pas plus prétentieux qu'un Chris Crawford puisqu'il le cite.
Je suis surtout énervée par le fait qu'il dise en gros que le JV est un peu "attardé" par rapport au cinéma, et que les jeux dans leur globalité ne sont pas capables d'exprimer une grande variété d'émotions. Je trouve que c'est faux tout simplement. Après on peut débattre de ça, et c'est bien sûr à nuancer dans un sens ou dans l'autre. Le problème c'est que son point de vue est là pour soutenir le jeu qu'il vient de créer, et qui donc logiquement, devrait apporter quelque chose de neuf ou de différent sur l'expression des émotions, et sur l'engagement par le choix que devrait vivre le joueur. Or c'est à mon sens un échec sur tous les plans.
Je ne veux pas avoir l'air de savoir mieux que tout le monde (n'est-ce pas Ellaed) mais game designer et/ou narrative designer, c'est un METIER. On ne s'improvise pas designer comme ça. Et là ça n'est absolument pas pro. Ce n'est même pas au niveau des productions amateurs qu'on trouve sur les sites de jeux flash. Du coup, je trouve qu'un peu de modestie dans la démarche aurait été bienvenue, plutôt que de prêter a priori des vertus thérapeutiques à son serious game.
Ensuite je suis énervée contre la presse généraliste qui s'empresse de passer le micro à ce genre d'auteurs de jeux simplement parce qu'il est capable d'aligner un titre universitaire et des références savantes. Ces gens-là (les journalistes) ne connaissent rien au sujet, et ils s'imaginent trouver dans des institutions vieillottes un savoir qui leur fait défaut et qui est loin d'être encore disponible par ces voies traditionnelles. Le savoir sur le jeu vidéo en France, il n'est pas à la Sorbonne ou je ne sais où (même si j'espère qu'il y sera un jour), il est par exemple dans les Cahiers du JV, une collection de livres qui je le rappelle risque de crever dans l'indifférence totale, et qui n'a jamais eu les honneurs du Monde ou de Libé.
Enfin je suis bien persuadée que Genvo a beaucoup joué dans sa vie, mais je me demande s'il ne fait pas partie des gens qui ont arrêté depuis un bail, et qui ont complètement décroché des productions contemporaines, mis à part les quelques titres branchouilles qu'il fait bon de citer, comme Passage.
Je suis peut-être injuste sous le coup de l'agacement, peut-être qu'il n'est pas doué pour les interviews, ça arrive... Mais ce qu'il a à proposer en termes de game design ne me convainc pas plus.
